Note: Le récit qui suit est la fidèle transcription du témoignage écrit de Monsieur C.J. RUVIELLA. Le texte et des photos m'ont été gracieusement transmis par son fils J-C. Ruviella, afin de perpétuer la mémoire de ces Français « indociles » qui prirent la folle décision de s'évader de la France occupée pour rejoindre la France Combattante en Afrique du Nord, en 1943, c'est-à-dire avant les débarquements alliés.
Textes et photos restent la propriété de J-C. RUVIELLA.

Pour toute question sur ce site, me contacter.

Ecrit à Ambares le 19 Février 1968 par Christian Jean RUVIELLA

« Récit de mon passage en Espagne le 08 Juin 1943 pour reprendre la lutte dans les rang de l'armée Française. Je suis passé de mon propre gré après deux tentatives. Mais seul et sans relations à Saint Jean de Luz je suis revenu à Bordeaux la première fois au mois de Décembre 1942 la deuxième au mois de Mars 1943.

Un passage au mois de Juin 1943 fut organisé, et conseillé par Monsieur le Directeur à l'école Henri IV à Bordeaux. Je suis passé de St Jean de Luz à Vera (Espagne) par La Rhune avec deux amis qui ont été par la suite dans mon combat command au 8e Dragons étant moi-même au 2e Cuirassiers.

A Saint Jean de Luz nous nous sommes rendus chez des passeurs à droite du petit pont qui est devant le port de St-Jean sur le bord du canal. Nous sommes restés dans cette maison une nuit et un jour. La nuit suivante nous avons pris la montagne par le chemin des pâturages jusqu'au pied de La Rhune.
Nous avions deux passeurs plus deux autres qui étaient dans la montagne pour surveiller la piste.
Passage sans histoire. Le matin à 5 heures nous commencions à descendre le versant sud de La Rhune, c'est à dire que nous descendions vers l'Espagne. A 5 heures du matin les passeurs nous souhaitèrent bonne chance, et nous laissaient seuls.

Seuls, nous avons continué à descendre, et vers 11 heures nous trouvâmes un cultivateur Espagnol, qui nous salua et nous montra notre route pour nous diriger sur Vera. Chemin faisant nous sommes accostés par deux douaniers Espagnols qui nous menèrent dans une auberge de Vera. Là, le garde champêtre nous fit servir à manger, après avoir pris connaissance de nos moyens financiers. Brave homme mais prudent. Après le repas, deux carabiniers sont venus nous voir. Identité, etc... après leur départ le garde champêtre nous mena à la prison de Vera où nous trouvons des amis ?… une dizaine.
Après une nuit à Vera, nous partîmes pour la gare avec deux gardes civil comme escorte. Irun, interrogatoire, photos et au bureau de la « Guardia Civil ». Bureau dans lequel il y avait aussi des officiers allemands.
Après les formalités, direction la Préfecture de Irun où nous sommes resté 5 jours. »

Cliquez pour agrandir la carte.

Mi juin 1943:

« Départ par le train pour le camp de Concentration de Miranda de Ebro. Nous sommes arrivés dans le camp par camion, étant descendus à une trentaine de kilomètres de Miranda.
Dans le train nous avons eu comme nourriture des boites de biscuits et, pour mon compte, un carabinier a partagé son sandwich avec moi. Carabiniers, Guardia Civiles, Commissaires, Douaniers, tous des braves gens, rien à dire.

Arrivée à Miranda. Contrôle, re-fouille. L'on me donne deux petites couvertures, fourchettes, cuiller, écuelle et en route pour la baraque n°1 où je reste 2 mois.
Je retrouve dans le camp des amis de Bordeaux et même de régiment, tel que Mano , Barbet Maurice, camarade de classe, et mon ami Gourgue actuellement (1968) secrétaire de notre association des Evadés de France. »

LIRE LE TEMOIGNAGE DE C.J. RUVIELLA sur sa détention au Camp de MIRANDA juin-août 1943.

MIRANDA

« Les Champs Elysées » à MIRANDA de EBRO

Crédit photos: JC. Ruviella

Mi août 1943:

« Après le camp de Miranda, je passe deux mois au balneario de Urberuagua de Urbilla d'où nous partîmes par la suite pour Madrid puis Malaga. »

Novembre 1943:

« Malaga: 29 novembre 1943. Embarquement sur le
Gouverneur Général Lépine qui faisait des convois avec le Sidi-Brahim.
Débarquement à Casablanca le 01 Décembre 1943 ;
(note de son fils: en effet, ces deux paquebots ont effectué 6 rotations Malaga-Casablanca entre le 21 octobre et le 29 décembre 1943, pour échanger des internés français contre des denrées alimentaires.
Nous étions escortés par le Contre- torpilleur le Borjonnais »
(?, J-C. Ruviella recherche encore ce bateau, si vous en savez plus, contactez-moi).


« Arrivée à
Casablanca. Dirigé sur le camp de Mediouna à L'Hillil, près de Relizane en Oranie.
Affecté au 2e Cuirassiers de la 1re DB, le 16 décembre 1943.
TIREUR sur le CHAR St MALO.

Embarqué à ORAN le 8/8/44, Monsieur C.J. RUVIELLA débarquera à Sainte Maxime- La Nartelle le 16 Août 1944, lors de l'Opération Anvil Dragoon. Libération de la France, Vosges - Alsace.
Démobilisé le 19/12/45 »

Le Gouverneur général LEPINE
port de CASABLANCA

Ste Maxime, Marseille (Notre Dame de la Garde), Avignon, Annonay, St Etienne, Lyon, Tournus, Chalon s/ Saône, Dijon, Langres, Altkirch, Colmar, Mulhouse, Rhin, Sigmaringen (D), Immenstadt (D), Autriche….

Pour la campagne du 2e Cuirassiers de la 1re DB depuis le débarquement en Provence jusqu'en Autriche,
se reporter aux excellents sites
2emecuirassiers.com et chars-français.net
Insigne de la 1re DB
Insigne du 2e Cuirassiers
C.J. RUVIELLA à MARSEILLE aout 44
Le Char "St MALO" à Dijon Le Char "St MALO"
Char 1944 de la 1e DB au pied de Notre Dame de la Garde

Char Jeanne d'Arc au pied de N-D de la Garde

Source www.vieux-marseille.com

Le "St Malo" à Marseille
Le colonel DUROSOY sur son char "Lyautey"
Le char "St Malo"

Monument du débarquement, Cavalaire (83)

Source: http://pageperso.aol.fr/memoiremonuments/838a.html

Source photos: J-C. Ruviella et 2emecuirassiers.com